Publicado

30/07/2020

En 2020, la crise sanitaire a obligé bon nombre d’organisateurs d’événements à s’interroger et à réorienter leurs activités vers le digital. Cela a également été le cas du Joli mois de l’Europe qui s’est métamorphosé pour l’occasion.

 

Tous les ans, au mois de mai, on fête le Joli mois de l’Europe. Si la fête de l’Europe est bien le 9 mai, le joli mois est une façon de prolonger les festivités pendant un mois entier et parfois au-delà.

L’objectif est bien de ne pas se limiter sur le temps d’une journée et d’ouvrir la possibilité à la société civile d’organiser des manifestations pour valoriser l’Europe. Pendant un mois, on parle d’Europe sous toutes ses formes : débats, conférences, animations, expositions, villages européens, visites de projets, balades européennes, etc.

Le Joli mois de l’Europe est organisé et coordonné au niveau régional et local par les autorités en charge des fonds européens en France, c’est à dire l’État et les conseils régionaux. Les partenaires incontournables sont les centres informations Europe direct (CIED). Ces lieux de ressources labellisés par la Commission européenne sont essentiels à la réussite du Joli mois en tant qu’organisateurs et promoteurs des événements.

Au niveau national, le Joli mois est coordonné par l’Agence nationale de la cohésion des territoires en lien avec le Ministère du travail ainsi que la Représentation de la Commission européenne en France.

Le Joli mois de l’Europe existe depuis plus de 10 ans. Aussi, malgré la crise sanitaire, il était essentiel pour cette communauté d’acteurs de préserver l’initiative et d’inventer une nouvelle forme de festivités.

C’est tout naturellement qu’il a été décidé de créer un Joli mois de l’Europe digital.

Plus de 150 actions digitales pour promouvoir l’Europe ont été organisées en un temps record pour être prêts en mai. Aussi diverses qu’originales, ces actions ont permis de ne pas rompre avec cette « tradition » de fêter l’Europe au mois de mai et ont été l’occasion de repenser nos façons de communiquer.

Retours d’expériences de 9 organisateurs d’événements et d'actions digitales.

De la créativité dans les actions imaginées …

Les actions proposées ont été très diverses : valorisation de projets, webinaires, réunions d’informations, cafés linguistiques, etc.

Communiquer sur des projets financés par l’Europe

La valorisation de projets financés par l’Europe a tenu une place de choix :

En Guadeloupe, des projets ont été mis en avant tout au long du mois avec la création de vidéos spécifiques pour les réseaux sociaux.

L’Ile-de-France et les Hauts-de-France ont  défini une thématique par semaine en mettant en avant des actions de solidarité des bénéficiaires de fonds européens face au Covid-19. « L’idée était de montrer comment les initiatives cofinancées par les FESI ont aidé pendant la crise sanitaire » Nazek Maaloluli de la Région Hauts-de-France.

En Occitanie, c’est le CIED des Pyrénées qui a publié chaque jour un projet cofinancé par l’UE dans la région : Action « 1 jour, 1 programme, 1 projet » sur son site Internet et sur ses réseaux sociaux.

 

Des webinaires et conférences en ligne

On ne peut pas organiser d’événements publics, alors les événements viennent au public !

Une large partie de l’activité des centres information Europe direct est l’information sur l’Union européenne. Soutenus par la Commission européenne, ils ont coutume d’organiser des conférences, débats et rencontres avec des personnalités européennes.

Aussi, de nombreux webinaires ont été organisés en présence de députés européens en collaboration avec le bureau d’information du Parlement européen en France, les CIED et les maisons de l’Europe.

Les CIED ont également organisé en ligne leurs activités habituelles : apéro-langues, réunion d’information sur la mobilité, conférences et débat.

Jouer c’est gagné !

Lier l’utile à l’agréable, apprendre en s’amusant… C’est bien l’angle choisi pour parler d’Europe aux citoyens.

Saluons l’initiative #CanapEurope qui a démarré dès le début du confinement. Suivie par plusieurs CIED, #CanapEurope ce sont des idées d’activités ludiques ou pédagogiques publiées sur les réseaux sociaux : quiz, mots croisés, cartes, etc. #CanapEurope s’est naturellement poursuivi pendant le Joli mois de l’Europe.

Des concours de photos, vidéos mais aussi des quiz ont été organisés dans toutes les régions et sur les réseaux sociaux.

Le Ministère du travail a créé une page web dédiée à la fête de l’Europe et créé des quiz pour mieux connaitre l’action du fonds social européen en France sur son site et sur son compte twitter.

De nombreux quiz et concours ont été organisés, visibles sur l’agenda des initiatives.

 

Le Joli mois de l'Europe digital a- t-il été difficile à mettre en place ?

L’incertitude vis-à-vis la durée du confinement a obligé  les organisateurs à se mobiliser rapidement pour offrir cette expérience digitale.

Le Joli mois de l'Europe digital a accéléré et boosté la présence sur les réseaux sociaux.

Pour certains, le renforcement de la présence sur les réseaux sociaux était en projet. Les choses ont donc été accélérées. Certains contenus étaient déjà prêts et pour d’autres, il a fallu inventer.

Karen Hélouët de la Région Guadeloupe raconte : « Avant la crise, nous avions prévu cette année de renforcer notre visibilité sur les réseaux sociaux pour le JME. Il a donc été plus facile de mettre en place notre action car elle était déjà prévue sur le fond. Sur la forme, nous avons changé les mises en avant et avons créé de nouveaux supports »

Mathilde Lelièvre du Conseil régional Ile-de-France explique : « Nous avions prévu de sortir une vidéo mettant en avant des chiffres clés de l’action européenne sur le territoire francilien, mais nous n’avions pas prévu l’opération « un jour, un projet ». Cela s’est fait assez naturellement, de même que le choix des thématiques, entre l’actualité et l’aune de la programmation 2021-2027 ».  Elle ajoute cependant, que le temps étant compté, il a fallu être réactif pour produire les contenus, planifier les entretiens, etc.

Pour les actions en live, on constate cependant quelques incertitudes. D’ordre technique d’une part : Dominique Bezolles du CIED de Lot-et-Garonne témoigne : « La découverte des fonctionnalités des différentes applications telles que : Zoom, Jitsi, Facebook-Messenger, logiciels de broadcasting, etc. a demandé du temps et beaucoup de travail pour la création de supports ».

Même constat du côté de du CIED de Pau et des Pays de l'Adour qui s’est interrogé sur la réception de ces actions  par le public : « Incertitude sur comment adapter nos méthodes d'éducation non-formelle aux outils numériques, crainte d'une "perte" des publics et de leur attention, comment imaginer de nouveaux formats d'événements, comment profiter des avantages du numérique, tout en gardant nos objectifs d'apprentissage, d'information et de formation à l'Europe ? », raconte Martina Masoli de Pistes Solidaires.

Camille Gangarossa du CIED de la Vienne estime que les aspects techniques ont parfois été difficiles à surmonter et que ces événements numériques peuvent enlever le caractère festif du Joli mois de l’Europe.

La région Hauts-de-France ajoute que leur intervention étant principalement tournées vers les réseaux sociaux, les personnes non connectées ont pu avoir l’impression qu’il ne se passait rien.

Le CIED des Pyrénées est toutefois très satisfaits des deux webinaires organisés qui ont été un grand succès (ex PAC et développement rural : plus de 100 participants en direct, plus de 4000 personnes touchées et plus de 1100 vues en ligne du webinaire).

En quoi ces actions digitales « JME » changent quelque chose à votre stratégie digitale habituelle ?

Pour beaucoup, le joli mois de l’Europe est un moment fort dans l’année qui leur permet de communiquer sur l’Europe, notamment avec le #JMEurope qui est devenu au fil des ans une communauté digitale.

Le Joli mois de l'Europe c’est aussi l’occasion, selon Nazak Maalouli de la Région Hauts-de-France « de tester les « recettes » qui pourront être appliquées  de manière continue tout au long de l’année dans le cadre de la structuration de notre présence web ».

Cette période un peu particulière a été de l’avis de beaucoup, l’opportunité de se perfectionner sur les réseaux sociaux et de gagner des abonnés.

Si certains considèrent que les supports digitaux peuvent devenir de vrais lieux d’échanges et de dialogues, pour d’autres ce type de communication rompt le contact. De plus, l’information a pu se trouver noyée notamment pendant cette période de crise sanitaire où les réseaux sociaux ont été extrêmement utilisés par la population.

Avez-vous réussi à solliciter des porteurs de projets comme c’est le cas habituellement pour le Joli mois de l'Europe classique ?

Habituellement, le Joli mois de l’Europe fait la part belle aux portes ouvertes de projets. L’objectif est de montrer aux citoyens l’impact de l’Europe en leur exposant ce que les fonds européens ont financé. Les autorités en charge des fonds doivent donc mobiliser les bénéficiaires de fonds et les inciter à organiser des événements pour valoriser les fonds européens. Il faut savoir que les bénéficiaires de fonds européens ont pour obligation d’informer les citoyens de l’aide européenne qu’ils ont reçue.

Les régions Ile-de-France, Guadeloupe et Hauts-de-France sont unanimes, il est plus facile de solliciter les porteurs pour des photos et vidéos que pour organiser des événements accueillant du public. De plus, certains bénéficiaires ont une présence importante sur les réseaux sociaux et permettent de décupler la portée des publications.

Pensez-vous que le Joli mois de l'Europe 2021 doive continuer à être digital et que cette expérience va changer cet événement ?

A l’unanimité, les partenaires interrogés pensent que le digital et l’événementiel classique sont complémentaires.

Selon Nathalie David et Natty Sauvet « le digital peut perdurer et interroge sur le ciblage de l’action. Cette expérience va nous amener à réfléchir à une segmentation des actions selon des publics et présentiel/digital ».

Karen Helouet de la Région Guadeloupe affirme que les actions digitales permettent de toucher plus de monde « les visites de projets qui ont du mal à mobiliser pourraient être remplacées par des visites virtuelles, sauf quand le public est ciblé, scolaires par exemple ».

Selon les CIED « certaines actions peuvent être maintenues en digital, comme par exemple des conférences avec des personnalités (eurodéputés, représentants de la Commission etc...) qui sont difficiles à mobiliser sur les territoires. Mais les actions en présentiel sont quand même nécessaires pour garder une vision réelle et proche de l'Union Européenne dans le quotidien des personnes. ».

 

 

Rappel :
Le joli mois de l’Europe est un dispositif permettant de fêter l’Europe pendant tout le mois de mai. Sorte de label et de communauté, le Joli mois de l’Europe est ouvert à tous ceux qui organise ou communique sur des actions pour fêter l’Europe en Mai.
A savoir :
- Un # commun : #JMEurope
- Un agenda de manifestations physiques et virtuelles.

Vous souhaitez participer au Joli mois de l’Europe 2021 : jolimoisdemeurope@anct.gouv.fr
Les actions du joli mois de l’Europe s’inscrivent dans la campagne #EUinmyregion qui a pour but de valoriser les actions financées par les fonds européens dans les régions d’Europe.

Propos recueillis par Sandra Chaignon.

Merci à Karen Helouet - Conseil régional de Guadeloupe, Mathilde Lelièvre - Conseil régional d'Ile-de-France, Julie Ceglarez et Nazek Maalouli - Conseil régional des Hauts-de-France, Nathalie David et Natty Sauvet - Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle, Claire-Sarda Vergès - CIED des Pyrénées, Camille Gangarossa - Cied de la Vienne, Dominique Bezolles - CIED Lot et Garonne, Martina Massoli - CIED de Pau et Pays de l'Adour, Lucia Carafo, CIED Aquitaine.

Origen : Nationale
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