Publié le

11/06/2020

Etienne Vienot, chargé de mission Europe et International à Auvergne-Rhône-Alpes Energie Environnement, nous parle du projet européen CaSCo financé par le programme Interreg Espace Alpin.

 

Pouvez-vous nous présenter le projet CaSCo ?

Le projet CaSCo est un projet du programme Espace Alpin qui vise à encourager l’utilisation de bois bas carbone (qui a peu voyagé) notamment par la commande publique pour montrer le rôle exemplaire des collectivités dans la transition énergétique et dans la structuration des filières bois régional. Si beaucoup de bois est produit dans les Alpes européennes, celui-ci est difficile à extraire de la forêt et a donc des coûts de production élevés. La concurrence est forte avec l’Europe du Nord ou d’Europe de l’Est. Nous essayons donc de lutter contre cela.

Comment ?

L’un des partenaires allemands a développé un label adossé à un logiciel qui calcule la quantité de carbone crée par l’exploitation du bois, et notamment de l’impact de son transport.

Pour quelles raisons les utilisateurs se tourneraient-ils vers le bois alpin ? Le prestige ?

Ce n’est pas le prestige, c’est le fait d’avoir du bois qui a poussé proche de chez soi. Il y a des communes qui sont propriétaires de bois et qui essaient donc de l’utiliser. Les collectivités s’engagent dans des plans climat, dans des actions de transition énergétique et de réduction de leur empreinte carbone, c’est aussi une façon pour elles de s’engager, et c’est un moyen de structuration des filières locales, et de développement économique local et régional.

Combien de pays sont impliqués ?

Tous les pays de l’Espace alpin sont représentés, sauf la Suisse.

Vous m’avez parlé du logiciel des Allemands, mais qu’en est-il des autres partenaires ? Quelle est la plus-value européenne ?

Plusieurs régions européennes sont en train d’adapter ce logiciel à leur contexte, de l’importer et de l’utiliser, et notamment de l’utiliser dans la commande publique.

Où en êtes-vous dans la phase du projet ?

Nous en sommes à la fin du projet qui se termine au mois d’avril.

Et ensuite ?

Nous avions proposé un autre projet qui était la continuation mais qui n’a pas été accepté par le programme Espace Alpin. Nous sommes donc dans la période où nous attendons les nouveaux programmes 2021-2027 pour voir trouver de nouveaux financements. Nous organisons la conférence finale  de ce projet, qui sera inclus dans un événement bois qui est proposé le 2 et 3 avril à Aix-les-Bains*, avec l’idée d’avoir un événement axé sur les recommandations politiques et les projets à financer dans les prochains programmes de coopération en Europe.

 

Concernant le projet CaSCo, parvenez-vous à diffuser les résultats auprès des communes puisque l’idée est que les communes s’approprient ce genre de problématique ?

Il y a eu plusieurs actions. Nous avons produit un guide sur comment inclure du bois bas carbone, du bois régional, dans la commande publique. Parce que dans la commande publique, on ne peut pas avoir de critères géographiques, il y a des subtilités pour y parvenir. Nous avons réalisé des formations auprès des collectivités pour leur apprendre à rédiger ces appels d’offre et auprès des professionnels. Nous avons accompagné des projets avec des acteurs du bois régional et nous avons travaillé auprès de collectivités pour leur montrer l’intérêt d’inclure ce bois dans leur projet.

 

Quand vous faites ces démarches de valorisation et d’incitation, avez-vous un bon retour des collectivités ? Sentez-vous qu’elles sont demandeuses et à l’écoute de cette problématique ?

Elles sont assez à l’écoute de cette problématique. Dans le rôle de la commande publique, les collectivités ont compris qu’elles devaient être exemplaires et qu’elles étaient leaders de cette transition en montrant l’exemple et en encourageant leurs administrés.

 

Pensez-vous que vous auriez pu le faire sans le programme Espace alpin, sans l’Europe ? Les résultats, vous les disséminez plutôt au niveau franco-français, auriez-vous pu faire un tel projet sans l’inspiration des autres pays, sans l’échange ?

Non, cela a été très intéressant d’avoir cette approche allemande sur le label de bois bas carbone. Nous avons fait un concours européen de la construction en bois régional, les prix ont été remis en 2018 lors du forum annuel de la SUERA. Cela nous a permis de nous confronter, d’échanger avec d’autres collectivités et d’autres acteurs qui ont fait cette démarche.

 

Propos recueillis par Sandra Chaignon lors de l'événement de lancement de la Présidence française d'Eusalp à Lyon le 4 février 2020.

 

En savoir plus :
Les résultats du projet CaSCo
La stratégie de l’Union européenne pour la Région Alpine.

En 2020, la France préside la stratégie de l’Union européenne pour la région Alpine.

* Compte tenu de la situation actuelle, la conférence finale a due être annulée.

Source : Autre