Des bâtiments publics en paille ? c’est possible ! expérimentation dans le Nord Ouest de l'Europe

Dans l’Europe du Nord-Ouest, le chauffage des bâtiments représente à lui seul 15 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). Pour réduire ces émissions, il est essentiel de construire et rénover massivement des bâtiments selon des standards énergétiques performants, comme le standard passif.

Cependant, le secteur de la construction génère déjà 12 % des émissions de GES, notamment en raison de la production de matériaux tels que le ciment, les briques, le verre et les produits issus de la pétrochimie (source : EEA).

Enjeu :

Il s'agit donc d'améliorer l’isolation des bâtiments tout en réduisant l’empreinte carbone des matériaux utilisés.

Les matériaux biosourcés, qui ont fixé du carbone durant leur cycle de vie, apportent une réponse adaptée.

Parmi eux, la paille se distingue : elle possède d’excellentes propriétés isolantes, est disponible en grande quantité (des millions de tonnes dans chaque pays), locale, biodégradable et issue d’un sous-produit agricole, ce qui en fait une illustration parfaite de l’économie circulaire.

Objectifs :

S’inspirant de la France, où environ 500 bâtiments en paille sont construits chaque année — le projet UP STRAW vise à :

Promouvoir l’usage de la paille dans les autres pays européens, en l’intégrant davantage aux projets urbains, à la commande publique et aux chantiers de rénovation ;
Accompagner les PME du secteur de la construction pour qu’elles puissent se positionner sur ce marché en développement ;
Atteindre 5 % de part de marché d’ici 2030, ce qui permettrait d’économiser plus de 2 millions de tonnes de CO₂, y compris le carbone fixé par la paille.
À terme, UP STRAW permettra de :
Changer la perception de la paille dans la construction, tant chez les professionnels que dans le secteur public ;
Intégrer pleinement la paille dans les outils et processus de conception : logiciels BIM, analyses de cycle de vie, systèmes de garantie.

Le projet UPSTRAW :

a validé avec succès les techniques d'isolation en paille dans cinq bâtiments emblématiques (public et privé, en construction et en rénovation) en Allemagne (Abbaye Bénédictine de Plankstetten) , Angleterre, Belgique (locaux Centre Européen de la Construction en Paille à Montargis ) du Cluster Eco-Construction en Wallonie), France ( et Pays-Bas (Centre des visiteurs à Hastings)
a formé plus de 1000 étudiants, architectes et ingénieurs aux techniques de construction en paille, et le MOOC "Building for Change – Naturally" lancé par le projet a été suivi par 6 643 participants.
a élaboré des guides de la commande publique car les marchés publics peuvent jouer un rôle essentiel dans la valorisation des ressources et des entreprises locales pour le secteur de la construction.

Les données recueillies par le projet, basées sur l'évolution réelle du marché dans chaque pays, montrent que le nombre de bâtiments en paille sera multiplié par deux d'ici 2028 par rapport à 2017.

En tant que membre de la plus grande organisation nationale de paille en Europe, le Centre National de la Construction en Paille (chef de file) a coordonné le projet et les activités pour assurer les effets à long terme.

Travailler à l’échelle transnationale a permis d’élargir le champ des expérimentations : les différentes techniques d’isolation en paille testées sur 5 bâtiments en Europe ont permis de démonter la pertinence de la construction paille à différents publics. Ainsi, le chef de file français a pu agrandir son centre (Maison Feuillette) et a expérimenté de nouvelles techniques. Le futur centre agira au niveau européen et servira de plateforme de diffusion et d'échange.

L’alliance d’acteurs diversifiés a permis une approche pluridisciplinaire.

Experts techniques, professionnels du bâtiment et acteurs des territoires ont collaboré pour garantir une valorisation optimale de la paille adaptée aux réalités environnementales, économiques et sociales de chaque région